1. Le Soleil, 8 septembre 1971 : « UN CONDOMINIUM DE $ 3,5 MILLIONS SERA ÉRIGÉ À QUÉBEC » Le projet de construction d’un condominium, le premier à Québec, vient d’être dévoilé. Ce vaste ensemble d’habitations de 20 étages comprendra 160 unités de 4 à 9 pièces. Conçu par l’architecte Marcel Bilodeau, il sera réalisé au coût de $3,5 millions par les promoteurs Dallaire & Dallaire Ltée. Les travaux, qui doivent débuter à l’automne, seront terminés à la fin de l’année 1972. Situé sur le chemin Saint-Louis, à l’angle de l’avenue du Parc, l’immeuble de béton qui portera le nom de condominium Saint-Louis sera construit de telle sorte que la quasi-totalité des résidants auront une vue sur le fleuve. La superficie du terrain est de 69 000 pi ca. et la façade de l’immeuble, de 150 pieds. Le coût des unités de logement variera de 13 900 à 27 000 dollars et les versement mensuels qui seront de $156,45 à $232,72, comprendront tous les frais d’entretien et autres, rattachés habituellement à la maison individuelle. Chacune des unités sera pourvue d’une terrasse de 12 pieds par 12 pieds. Cet ensemble d’habitations est destiné uniquement à ceux qui désirent être propriétaires. Bien qu’il soit unique à Québec, le projet de copropriété ne constitue par une innovation puisque ce système existe depuis plusieurs années déjà en Europe et aux États-Unis. Deux autres projets du genre sont présentement en construction à Brossard et Ville Laval en banlieue de Montréal. Ils connaissent, en outre, une grande popularité à Ottawa et à Toronto qui comptent respectivement 3 000 et 12 000 unités. L’expérience du condominium, en plus de poser des problèmes de construction et de conception architecturale, pose également des problèmes d’ordre juridique. Avec la loi 29 concernant la propriété des immeubles et sanctionnée le 28 novembre 1969, de nouveaux amendements ont dû être apportés au Code civil. De plus , de nouveaux contrats de vente ont dû être mis au point. Il s’agit d’un type de contrat tout à fait nouveau qui obligera entre autres, les notaires à « se mettre à jour ». Il en sera de même pour les arpenteurs géomètres, les ingénieurs et les architectes. Le nouveau système de cadastration en verticale comprend désormais la description des lots, non seulement en longueur et en largeur, mais aussi en hauteur. La loi 29 institue donc une forme de propriété en vertu de laquelle un copropriétaire pourra détenir une fraction ou lot de propriété distinct des autres propriétaires. Selon la nouvelle loi « chaque fraction comprend un appartement » ou « cube d’air » entre 4 murs communs et une quote-part des parties communes inséparables de la partie exclusive. Chaque propriétaire d’un tel immeuble est donc roi et maître de son unité d’habitation, mais il doit partager son droit de propriété avec les autres résidants en ce qui concerne les parties communes, comme celles affectées à l’usage de tous les copropriétaires : les cours, le sol, les parcs et jardins, le gros oeuvre des bâtiments, le système de chauffage central, les escaliers, les ascenseurs, etc. L’un des avantages de ce système est de permettre au propriétaire de réduire au maximum, les corvées qui lui incombent habituellement lorsqu’il habite une maison unifamiliale : le déneigement, l’entretien de sa maison, les réparations, l’entretien de la pelouse et l’enlèvement des ordures. La loi sur le condominium permet, en tout temps, la revente de ce type de propriété.


2. Le Soleil, 30 avril 1988 (extrait): « LE LOUISBOURG CÉLÈBRE DÉJÀ SES 15 ANS » Les premières unités de condominium à Québec. Face aux Plaine d’Abraham, dominant le Saint-Laurent, deux tours d’habitation de 21 étages, tout de béton, se dressent fièrement. Elles abritent 150 unités de condominium pour lesquelles des investisseurs, jugés aventuriers dans le temps, ont généralement déboursé entre $ 18 000 et $ 22 000. Comme le temps passe vite ! Le Louisbourg, le tout premier des complexes immobiliers en copropriété divise construits au Québec, célèbre déjà ses 15 ans d’existence. Niché en bordure du chemin Saint-Louis, en plein quartier Montcalm, à Québec, Le Louisbourg porte toujours bien haut le flambeau de la confiance manifestée par une poignée de personnes envers la formule de la copropriété divise. Dessiné par l’architecte Marcel Bilodeau et réalisé par la firme de construction Dallaires et Dallaire, Le Louisbourg a ouvert la voie au concept de la copropriété au Québec. Depuis sa lancée en 1973, la formule a fait des petits puisqu’on dénombre près de 6,000 unités de condominium dans le seul territoire de la Communauté urbaine de Québec. « Nous avions choisi de construire des tours solides en béton plein afin qu’elles puissent résister aux tremblements de terre », souligne Jules Dallaire, le constructeur de l’ensemble immobilier. Ce fut d’ailleurs l’une des premières interventions de cette nature à voir été tentées dans la région de Québec. Force de constater, aujourd’hui, que la plupart des premiers acheteurs de condos à Québec, ne visait pas la spéculation. En tout, 68 des 150 unités d’habitation du Louisbourg sont toujours occupées par le premier propriétaire. Environ 300 personnes dont l’âge moyen dépasse la cinquantaine, habitent les deux tours du complexe.